Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
18 Jun

"La vérité est en marche et ne pourra pas être arrêtée", selon Edward Snowden

Publié par project-world-vision  - Catégories :  #Révélations

"La vérité est en marche et ne pourra pas être arrêtée", a déclaré lundi Edward Snowden, responsable des fuites sur les programmes américains de surveillance d'internet, promettant de nouvelles révélations sur "l'accès direct" de la NSA à des données privées sur le réseau.

Le jeune homme de 29 ans, réfugié depuis le 20 mai à Hong Kong, a également rejeté l'accusation d'être un espion chinois: "C'est une attaque prévisible et je l'avais anticipée avant de sortir de l'ombre", a déclaré l'ex-consultant de l'Agence de sécurité nationale (NSA) lors d'un échange en direct avec des internautes sur le site du quotidien britannique Guardian.

"Posez-vous la question: si j'étais un espion chinois, pourquoi n'aurais-je pas fui directement à Pékin", a-t-il poursuivi.

Dans une interview diffusée dimanche par la chaîne Fox News, l'ancien vice-président américain Dick Cheney avait fait part de sa "profonde suspicion" suscitée par la fuite de Snowden en Chine - ce qu'a nié Pékin également.

"Le gouvernement américain ne pourra pas étouffer (cette affaire) en m'emprisonnant ou en me tuant. La vérité est en marche et ne pourra pas être arrêtée", a ajouté Edward Snowden. Interrogé sur les raisons qui l'ont poussé à fuir vers Hong Kong avant la publication des documents qu'il a révélés, il a expliqué qu'il pensait qu'il ne serait pas jugé de manière équitable aux Etats-Unis. "Le gouvernement américain, comme il l'a déjà fait dans le cas d'autres 'lanceurs d'alerte', a immédiatement et de manière prévisible interdit toute possibilité d'un procès juste dans mon pays en me déclarant publiquement coupable de trahison", a-t-il écrit.

"Quitter les Etats-Unis représentait un énorme risque, puisque les employés de la NSA doivent déclarer tout voyage à l'étranger 30 jours à l'avance et sont surveillés", a-t-il précisé. "Il me fallait me rendre, sans réservation préalable, dans un pays au cadre culturel et juridique me permettant de travailler sans être immédiatement détenu", a-t-il expliqué. Edward Snowden a également promis de donner de plus amples détails sur la manière dont la NSA peut avoir un "accès direct" à des données privées sur internet. "Plus de détails sur le caractère direct des accès de la NSA (à ces données) vont venir", a-t-il déclaré, en assurant que les agents américains avaient accès à des e-mails ou des historiques de navigation sur internet privés.

L'Equateur étudiera toute demande d'asile d'Edward Snowden

Par ailleurs, l'Equateur a annoncé, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Ricardo Patino, qu'il étudiera toute demande d'asile d'Edward Snowden. "S'il veut demander l'asile au gouvernement équatorien, il peut le faire et bien sûr nous étudierons sa demande", a indiqué Ricardo Patino à l'issue de sa rencontre à Londres avec le fondateur de WikiLeaks Julian Assange.

Le créateur australien de ce site internet, est retranché depuis un an dans l'ambassade d'Equateur à Londres afin d'échapper à une extradition vers la Suède pour des agressions sexuelles présumées qu'il nie. Il redoute d'être à terme transféré aux Etats-Unis, dont les autorités sont furieuses de la publication par WikiLeaks de centaines de milliers de documents secrets américains, et d'y encourir la peine de mort.

Ricardo Patino a ajouté, qu'en cas de demande d'asile de la part d'Edward Snowden, le gouvernement équatorien l'examinerait "de façon responsable, comme nous l'avons également fait dans le cas de M. Assange".

Source

Edward Snowden : "Le FBI, la NSA et la CIA peuvent obtenir tout ce qu'ils veulent"

Edward Snowden, l'ancien collaborateur de la CIA qui a révélé l'existence duprogramme de surveillance Prism, et qui est depuis le 20 mai exilé à Hongkong et visé par une enquête du FBI, a répondu en direct aux questions des lecteurs du Guardian , lundi 17 juin. L'occasion pour lui de donner davantage d'explications sur ses motivations, de préciser les mécanismes des systèmes de surveillance numériques des services de renseignement américains, et de réfuter les démentis des entreprises concernées par le programme Prism.

  • Sur son choix de s'exiler à Hongkong

"D'une manière prévisible, le gouvernement américain a procédé de la même manière qu'il a fait avec les autres 'whistleblowers' [lanceurs d'alertes], empêchant immédiatement toute possibilité de tenir un procèséquitable aux Etats-Unis, me déclarant ouvertement coupable de trahison.[...] Ce n'est pas ça, la justice, et il aurait été stupide que je m'y soumette moi-même [dans ce contexte], alors que je peux faire davantage de bien à l'extérieur d'une prison.

Quitter les Etats-Unis était un risque incroyable, sachant que les employés de la NSA doivent déclarer leurs voyages à l'étranger trente jours à l'avance, et sont surveillés. Il y a une réelle possibilité pour que je sois interdit devoyager, donc je devais me rendre, sans avoir fait de réservation, dans un pays où le cadre légal et culturel me laisserait la possibilité de travaillersans être immédiatement emprisonné. Hongkong me laissait une telle possibilité."

  • Sur le fait de ne pas avoir révélé l'existence de Prism, programme créé en 2007, avant l'élection de Barack Obama

"Les promesses d'Obama m'avaient donné confiance dans le fait qu'il allait, une fois élu, fournir des solutions à tous les problèmes qu'il avait soulevés pendant sa campagne. Beaucoup d'Américains ressentaient la même chose. Malheureusement, peu après son accession au pouvoir, il a fermé la porte à la mise en place d'enquêtes systématiques en cas de violations des lois, il a approfondi et enrichi l'utilisation de programmes abusifs, et il a refusé de consacrer son capital politique à mettre fin à des situations comme celle de Guantanamo, où les droits humains sont bafoués et où des hommes restent détenus sans avoir eu de procès."

  • Sur les données informatiques accessibles par les services de renseignement américain

"Davantage de détails suivront sur la manière dont la NSA a un accès direct[aux serveurs d'AOL, Dropbox, Facebook, Google, YouTube, Microsoft, Skype, Paltank et Yahoo!]. Mais d'une manière générale, la réalité est la suivante : si la NSA, le FBI, la CIA, le DIA [Defence Intelligence Agency] et d'autres veulent interroger des bases de données brutes de renseignement électronique, ils peuvent 'entrer' et obtenir ce qu'ils veulent. Numéros de téléphones, mails, identifiants, numéro unique d'un téléphone portable[numéro IMEI]... Tout ça, c'est pareil. Les restrictions portées à cet accès sont de nature politiques, et non techniques ; elles peuvent changer à tout moment. En plus de ça, les protocoles d'accès sont superficiels, incomplets et facilement falsifiables avec de fausses justifications. Pour les seuls renseignements britanniques [GCHQ], 5 % seulement des requêtes émises le sont avec un protocole d'accès vérifié."

  • Sur les réponses de Google, Facebook, Microsoft, Apple, et les autres entreprises concernées par le programme Prism

"Leurs démentis ont été révisés plusieurs fois. Il est devenu de plus en plus en clair qu'ils suivaient une ligne commune, incluant des éléments de langages similaires et spécifiques. Grâce à toutes ces révélations et aux coups portés à ces entreprises, nous commençons enfin à avoir un peu plus de transparence et des détails plus précis sur la manière dont ces programmes fonctionnent [lire "Au tour d'Apple de jouer la transparence"].

Pour des raisons légales, ces entreprises sont obligées de se soumettre aux spécificités du programme [Prism] et de rester silencieuses, mais cela ne les empêchent pas d'avoir des engagements éthiques. Si par exemple Facebook, Google, Microsoft et Apple refusent de coopérer avec les services de renseignement américains, que pensez-vous que le gouvernement fera ? Les fermer ?"

  • Sur les données surveillées et conservées par la NSA

"En raison du Foreign Intelligence Surveillance Act [FISA], les communications des Américains sont collectées et vérifiées tous les jours, grâce à la validation d'un analyste de la NSA et non grâce à 'mandat'. La masse de données collectées est pour eux quelque chose de secondaire, mais à la fin de la journée, quelqu'un a bien encore accès à l'intégralité de vos communications. [...] Il est important de comprendre que les services de renseignement n'agissent pas toujours en vertu de ce qu'on pourrait considérer comme un 'vrai' mandat, comme ceux, par exemple, utilisés par la police. Les 'mandats' qu'ils utilisent ont davantage l'aspect d'un formulaire que quelqu'un remplit et envoie ensuite à un juge avec un tampon."

"The Guardian : quand vous dites que 'quelqu'un de la NSA a encore accès à l'intégralité de vos communications à la fin de la journée', que voulez-vousdire ? Gardent-ils une copie du contenu surveillé, ou le contenu en tant que tel ?

E. Snowden : les deux. Si par exemple je surveille une adresse e-mail et que cette adresse envoie un courriel à vous, Joe America, l'analyste de la NSA a accès à tout. Les adresses IP, les données brutes, le contenu, le titre du mail, la pièce jointe, tout. Et tout est ensuite enregistré pendant très lontemps – et la durée est extensible grâce à des dérogations, plutôt que grâce à des mandats."

Source

Commenter cet article

À propos

le blog sur l information alternative ,la vérité caché,l éveil et bien d autres