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13 Mar

Tepco : « Nous n’avons pas d’autre choix que de relâcher de la radioactivité dans l’environnement »

Publié par project-world-vision  - Catégories :  #folie des humains,betise humaine

Tepco : « Nous n’avons pas d’autre choix que de relâcher de la radioactivité dans l’environnement »

 

 

Lors d’un passage sur le plateau de NHK World, le directeur général de Tepco, M. Akira Kawano, a estimé qu’il devenait techniquement impossible à son entreprise de continuer de stocker sur le site les effluents radioactifs contaminés par les réacteurs éventrés de Fukushima-Daiichi.

Tepco et M. Kawano entendent revenir à la grande époque de l’océan-poubelle

Visiblement très ennuyé d’avoir à s’exprimer de la sorte, le directeur général de Tepco a précisé – les yeux baissés – qu’il existait différentes techniques pour relâcher ce que Tepco se dit désormais incapable de stocker davantage comme “la vidange directe dans l’océan” ou encore “l’évaporation”. Il s’agit en fait d’une technique bien rodée de désinformation : quand on n’est pas capable d’expliquer succinctement “pourquoi”, on explique longuement “comment”.

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(1) Akira Kawano, DG de Tepco, très contrit d’avoir à avouer une nouvelle impuissance
de l’opérateur dans la gestion de la crise nucléaire de Fukushima-Daiichi (NHK World)

La décharge directe dans l’océan avait été utilisée du 4 au 11 avril 2011 afin de vidanger plus de 10.000 tonnes d’eau”faiblement contaminée” 1 du bâtiment-turbine n°. 5 et 6 afin de faire de la place pour stocker l’eau nettement plus contaminée provenant des tranchées des unités n°. 1, 2 et 3.

La dispersion par évaporation avait quant à elle été utilisée préalablement à l’automne 2011 sous le couvert d’une soi-disant protection des massifs boisés entourant la centrale contre les départs de feu (sic).

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(2) A l’automne 2011, Tepco a dispersé de l’eau radioactive au niveau de l’environnement terrestre

Ce sont à cette occasion environ 17.000 tonnes d’eau “faiblement” contaminée qui ont été vidangées non seulement au niveau des forêts entourant le site mais également au niveau de routes et d’équipements sportifs (re-sic) afin d’éviter, cette fois-ci, aux particules radioactives déposées par les rejets antérieurs de “se retrouver de nouveau en suspension dans l’air”. Bon, ajouter une couche de radioactivité supplémentaire à un terrain contaminé ne parait pas au premier abord une opération particulièrement intelligente mais il fallait bien trouver une pseudo-justification à cette nouvelle opération de vidange environnementale.

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(3) Tepco vidange 28 tonnes d’eau radioactive dans l’environnement le 7 octobre 2011 (asahi)

L’eau tritiée, un élément impossible à isoler, se retrouve intégralement injectée dans l’environnement

Tepco entend débuter ses opérations de purge après la mise en service de la nouvelle unité de décontamination ALPS qui est censée sur le papier récupérer la majeure partie des éléments radioactifs contenus dans l’eau ; cette unité s’avère malheureusement incapable de “fixer” l’un des radionucléides les plus insaisissables du combustible nucléaire : le Tritium-3 se retrouvant piégé dans l’eau sous la forme d’eau tritiée (3H2O ou HTO).

Cette eau tritiée est l’un des éléments les plus radioactifs qui soit 2 et présente en outre une période relativement importante 3. Étant donné que l’eau tritiée est d’une composition chimique très ressemblante à celle de l’eau normale 4, il est particulièrement délicat de séparer l’une de l’autre par un processus technologique éprouvé 5.

Même si l’eau tritiée présente – officiellement 6 – une radiotoxicité relativement faible (1.8*10-11 Sv/Bq), les quantités importantes de Tritium libérées du combustible lors de la fusion des cœurs des 3 unités de Fukushima-Daiichi ont représenté à elles seules près de 5*1014 Bq, soit 500 TBq, à comparer avec des rejets annuels moyens de H3 par une installation électronucléaire française estimés à environ 10 TBq/an (wiki).

Selon World-Nuclear Association, l’eau non détritiée ne peut être rejetée dans l’environnement

L’association internationale représentant les métiers et les industriels du nucléaire indique dans sa page d’information sur la catastrophe de Fukushima-Daiichi que : “Tepco est sur le point d’expérimenter en février 2013 l’unité ALPS… qui ne peut toutefois résoudre le problème du Tritium, ce qui signifie apparemment que l’eau ne pourra être rejetée dans la mer après son traitement.”

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(4) Du Tritium en sortie = pas de rejets dans l’environnement selon WNO

La norme de rejet Japonaise – pour ce que valent les normes – est en effet fixée à une activité maximale de 60 Bq/ml soit 60 kBq/l d’eau et il est probable que le Tritium de Fukushima dépasse largement à lui seul ce seuil 7.

De la Hague à Fukushima, les rejets “tolérés” de Tritium empoisonnent chaque jour un peu plus la planète

Les français sont hélas, 25 fois hélas, loin d’être innocents en matière de contamination au Tritium et à l’eau tritiée, attendu que les autorisations de rejets annuels de l’usine de la Hague 8 concernant ce radioélément sont fixées à… 18.500 TBq ; le terme-source 9 réel en H3 des installations de la Hague est estimé à environ 12.000 TBq par an, soit pour une seule année 25 fois le terme-source global des rejets de Tritium liés à la catastrophe de Fukushima-Daiichi.

Sources :

Path to Recovery: TEPCO Exclusive Interview – NHK World, 4313

Fukushima Toxic Waste Swells as Japan Marks March 11 Disaster – bloomberg, 10313

Tepco to discharge 2,000 ~ 3,000 Bq/ml of tritium to the sea, “50 times much as legal limit” – fukushima-diary, 28113

Le Tritium : un risque sous-estimé – acro

Report and Advice on the Ontario Drinking Wter Quality Standard for Tritium – odwac, 2159

Le dossier très complet du Tritium dans l’environnement de wikipedia – wiki, 20113

Lire également :

 Tepco prévoit de décharger une nouvelle fois de l’eau contaminée dans l’océan Pacifique – gen4, 27113

(29)

  1. Estimation d’une activité de plusieurs milliers de Bq/ml, notamment de Tritium-3
  2. Activité massique de 97 TBq/g
  3. Demi-vie : 12.3 années
  4. L’eau tritiée est en fait de l’eau normale au niveau de laquelle un atome d’hydrogène est remplacé par un atome de Tritium
  5. La détritiation du Tritium gazeux est toutefois réalisée au niveau des réacteurs à eau lourde (Candu) et également envisagée par un procédé de piégeage isotopique au niveau du Tokamak ITER, une opération éminemment complexe mais nécessitée par les inventaires importants de ce gaz dans les réacteurs expérimentaux Tokamak
  6. Les données officielles de radiotoxicité du Tritium et de l’eau tritiée sont sujet à un débat intense entre scientifiques ; ainsi le service public de gestion de l’eau d’Ontario a recommandé en 2009 de diminuer le seuil légal dans l’eau de boisson de 7000 à 20 Bq/l
  7. Plusieurs milliers de Bq/ml selon fukushima-diary
  8. La règlementation concernant le processus de retraitement du combustible nucléaire est particulièrement adaptée et laxiste sur le plan du Tritium
  9. Rejets de radionucléides accidentel ou coutumier

Source : Gen4

 

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